Réponse à la chronique de Marie-France Bazzo dans La Presse - Valérie Plante passera à l'histoire
Bonjour Madame Bazzo,
J'ai lu avec intérêt votre chronique « Elle passera à l'histoire » concernant la mairesse Plante.
En tant que porte-parole du groupe de transport actif Ahuncycle, j'ai particulièrement été intrigué par la phrase suivante : « Des pistes cyclables sont implantées de façon désordonnée et péremptoire : trois sur trois rues consécutives, Gouin, Henri-Bourassa, Prieur, dans une logique plus que discutable ».
La piste sur Gouin a été créée il y de nombreuses décennies pour le loisir cyclable. Puis-je me permettre de souligner qu’en plus d'être souvent partagée avec les piétons, la piste sur Gouin s'éloigne de plus en plus du boulevard Henri-Bourassa et de pôles importants d’emplois et d'éducation comme le CÉGEP Bois-de-Boulogne, les nombreuses entreprises de Ville St-Laurent, ainsi que du futur Réseau Électrique Métropolitain (REM), dont les gares du Ruisseau et Bois Franc longent justement le boulevard Henri-Bourassa. Donc, la piste Gouin n’aide en rien le transport actif vers l’ouest d’Ahuntsic-Cartierville pour les étudiants, travailleurs et usagers qui veulent se rendre à destination à vélo.
Selon ma compréhension, la création de la piste Prieur par l'arrondissement aurait été réalisée plus récemment dans le but de relier de façon sécuritaire plusieurs écoles et parcs des différents quartiers d'Ahuntsic, ainsi que pour relier le Réseau Express Vélo des rues Berri-Lajeunesse. Comme la piste Prieur est bloquée à l'ouest par la voie ferrée près de Bois-de-Boulogne, elle ne peut non plus relier vers l'ouest les différents pôles d'emploi, d'éducation, et de transports (REM) qui s'y trouvent, et peut donc servir de façon limitée au transport actif.
On pourrait penser que la rue Sauvé-Côte Vertu pourrait alors être empruntée pour transiter vers l'ouest, elle qui a l'avantage de relier les arrondissements de Montréal-Nord et de St-Laurent, en passant par Ahuntsic-Cartierville. C’est sans compter l’usage qu’a voulu en faire la STM. Entre les stations de métro Sauvé et Côte-Vertu, la STM --en collaboration avec la ville de Montréal--, a implanté des voies de Service rapide par Bus (SRB) qui sont interdites aux cyclistes et aux automobilistes. Vous comprendrez alors qu'à moins d'interdire les automobiles et les camions sur la seule voie restante, les personnes à vélo ne sont pas en sécurité si elles souhaitent rouler sur cette rue passante.
Même si la construction sur le boulevard Henri-Bourassa est présentement dérangeante, voire exaspérante, la « moins pire des solutions » pour faire un lien structurant est-ouest pour les personnes à vélo semble donc être le boulevard Henri-Bourassa. Il semble que pour éviter d'avoir à recommencer de longs travaux et à multiplier des coûts additionnels inutilement, ce lien est construit en même temps que les voies réservées pour bus. Ce chantier semble quand même se réaliser beaucoup plus rapidement que l'interminable chantier du SRB Pie-IX qui s'est échelonné sur plus de 10 ans.
L'optique de la Ville-Centre semble être de favoriser les transports collectifs et actifs pour tenter de réduire l'auto solo. En ce sens, ce projet, bien qu'imparfait et dérangeant, semble être conçu dans cette logique.
Salutations,
Frédéric Bataille Porte-parole pour Ahuncycle, le groupe de transport actif d'Ahuntsic-Cartierville Groupe citoyen pour la promotion du transport actif dans Ahuntsic-Cartierville